1 août 2010

Alice aux pays des Merveilles


Titre original : Alice in Wonderland
Réalisateur : Tim Burton
Avec : Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter...
Date de sortie : 2010
Pays : USA
Note : ♥♥♥

Le Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton n'est pas la première adaptation cinématographique du célèbre roman de Lewis Carroll. Mais je peux difficilement juger si c'est la meilleure ou non, étant donné que je n'ai vu aucune des autres adaptations... Oui, pas même le dessin animé Disney de 1951 !

Le Alice de 2010, toutefois, n'est pas à proprement parler tiré du roman éponyme de Carroll ; Burton s'est surtout basé sur la suite des aventures d'Alice, écrites quelques années plus tard par le même auteur : Through the Looking-Glass (De l'autre Côté du Miroir). Il y a ensuite intégré des éléments du premier roman, faisant un savant mélange des deux.

L'histoire, donc : celle d'une Alice de 19 ans (Mia Wasikowska), qui vit au XIX° siècle avec sa riche famille et qui s'ennuie ferme. Elle a tout oublié de son voyage aux Pays des Merveilles lorsqu'elle était enfant. Toutefois, lorsqu'un lapin blanc croise sa route dans un jardin où sa famille donne une réception, Alice le suit et, en tombant dans un trou au pied d'un arbre, est à nouveau propulsée dans le Pays des Merveilles. Celui-ci a bien changé : toute la population est contrôlée par la terrible Reine Rouge (Helena Bonham Carter), et seule Alice apprend qu'elle seule peut ramener la paix dans leur contrée...

N'ayant pas lu le livre de Lewis Carroll, je ne sais pas à quel point Tim Burton a - ou non - respecté l'oeuvre originale. Les personnages principaux sont tous présents, en tous cas, et interprétés par une brochette d'acteurs assez convaincants. Les critiques ont beaucoup reproché à la jeune Mia Wasikowska la platitude et l'inexpressivité de son jeu, mais je trouve que sa façon de jouer correspond assez bien à son personnage.

Il est vrai que c'est difficile de ne pas paraître insipide lorsqu'on a pour partenaire Johnny Depp, qui interprète le Chapelier Fou, second rôle principal - voir rôle principal tout court, selon certains. Johnny Depp joue encore une fois la carte de l'extravagance, tant dans le physique (teint blafard, yeux sur-maquillés, cheveux et sourcils orange vif) que dans les manières et la gestuelle (impossible de ne pas penser à son personnage de Jack Sparrow dans la trilogie Pirates of the Caribbean). Son interprétation aurait paru ridicule et surjouée si n'importe quel autre acteur l'avait osée, mais avec lui, ça marche. Comme d'habitude.

Du reste du casting, on retiendra particulièrement la toujours excellente Helena Bonham Carter (Madame Burton dans la vraie vie) et le méconnaissable Crispin Glover dans le rôle de Stayne, le valet borgne de la Reine Rouge. Je suis moyennement convaincue par Anne Hathaway en Reine Blanche cucu-la-praline : elle aussi en fait des tonnes au niveau des mimiques, mais n'est pas Johnny Depp qui veut, et elle frise parfois le grotesque.

Pour le reste, les effets visuels et la 3D sont d'une très haute qualité - bien que la 3D aurait pu être davantage exploitée, à l'image de la scène de l'nterminable chute d'Alice dans le trou qui la mène au Pays des Merveilles. Les décors sont assez typiquement burtoniens, notamment la végétation épineuse et angulaire. Le scénario est correct sans être extraordinaire ; on a par moment l'impression d'un catalogue d'événements sans lien logique entre eux, comme si le réalisateur avait voulu montrer un maximum de créatures dans un maximum de décors différents, au détriment de la continuité de l'histoire.

Mais ce qu'on regrette surtout devant ce Alice, c'est justement l'absence de la "vraie" patte de Tim Burton, cet aspect gothique et sombre que l'on trouve dans tous ses films. Et pour cause : Alice version 2010 est produit par Disney... qui a dû sérieusement recadrer les idées de Burton afin de rendre le film accessible au grand - et jeune - public.

Le conflit Burton/Disney donne lieu à quelques grosses erreurs qui déprécient malheureusement le film ; notamment la BO qui, en  dehors du génial Danny Elfman (l'habitués des films de Burton) est composée par des "artistes" typiquement disneyiennes telles... Avril Lavigne ou Miley Cyrus (aïe). La chanson du générique (interprétée par Lavigne, donc) tranche totalement avec l'ambiance du film et laisse le spectateur sur une mauvaise impression (sauf peut-être les ados de 13 ans, et encore.) De même, quelques éléments comiques ajoutés pour faire rire les plus jeunes tombent à l'eau, dans la mesure où ils ne correspondent pas au reste du film et à l'humour noir de Burton.

Le film aurait donc pu être meilleur si Tim Burton avait eu carte blanche pour créer son propre univers, mais le mélange Disney/film ultra-commercial/Tim Burton n'est décidément pas compatible. Au final, à force de compromis entre les deux, le film ne va pas vraiment assez loin dans un sens ou dans l'autre... Dommage.

Malgré quelques faux pas considérables, Alice reste néanmoins un agréable divertissement, visuellement sublime.

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