Titre original : Die Welle
Réalisateur : Dennis Gansel
Réalisateur : Dennis Gansel
Avec : Jürgen Vogel, Frederick Lau, Max Riemelt, Jennifer Ulrich...
Date de sortie : 2008
Pays : Allemagne
Date de sortie : 2008
Pays : Allemagne
Note : ♥♥♥♥
L'intrigue de La Vague se déroule en Allemagne, de nos jours.
Au cours d'une "Projektwoche" (semaine d'activités) au lycée, le
professeur Rainer Wenger (Jürgen Vogel), censé apprendre à ses élèves ce
qu'est l'autocratie, décide de tenter une expérience : est-il encore
possible, dans l'Allemagne du XXI° siècle, d'instaurer une dictature ?
Peu à peu se met en place un jeu de rôle grandeur nature dans lequel les
élèves s'enfoncent sans se rendre compte de la gravité de leurs
actes... Le professeur, sans le vouloir, a créé un mouvement dont le
contrôle lui échappe totalement - et qui aura des conséquences
dramatiques.
La Vague dépeint, de manière bien sûr simplifiée mais très juste et pertinente, les mécanismes qui engendrent une dictature. Le professeur Wenger est le dirigeant du groupe, le meneur. Il propose à ses élèves de se donner un nom collectif, puis un uniforme, puis de créer un logo. Et ça plaît à tout le monde.
Les quelques élèves lucides qui refusent de jouer le jeu sont automatiquement méprisés et exclus par la majorité consentante. Les autres, ceux qui acceptent de rentrer dans le groupuscule qu'ils nomment "La Vague", se croient vite supérieurs. La force par la collectivité, disent-ils. Les élèves des autres classes sont impressionnés et envieux ; La Vague, ça a l'air si "cool".
L'exemple frappant qui nous fait bien comprendre comment quelqu'un peut accepter de se joindre à un tel régime, c'est le cas de Tim (Frederick Lau), l'un des élèves. Un garçon un peu paumé, dont tout le monde se moque, qui n'a pas d'amis et duquel sa famille se désintéresse. Lorsqu'il entre dans le groupe, il se trouve enfin une raison de vivre. Pour la première fois, les gens lui adressent la parole ; pour la première fois, on le respecte. Il a cessé d'être différent, il fait maintenant partie d'un collectif où tous sont égaux. Malheureusement, la passion de Tim pour La Vague devient vite obsessionnelle et il sombre peu à peu dans la folie, jusqu'au dénouement tragique du film.
Le casting, presque exclusivement des jeunes de 16 à 18 ans, est très bon. Chacun des élèves parvient à rendre son personnage crédible et attanchant, malgré quelques menus clichés (la baba cool alternative qui refuse dès le départ de rentrer dans le jeu de Wenger...). Le jeune acteur qui joue Tim est particulièrement bon. Jürgen Vogel, lui, retranscrit parfaitement la dualité de son personnage, dont on ne devine jamais vraiment les motivations : considère-t-il son "expérience" comme un simple jeu, qui prendra automatiquement fin au dernier jour de la semaine d'activités ? Ou bien s'est-il attaché à ce rôle de dictateur qu'il s'est donné, au point de vouloir poursuivre le mouvement ?
On en doute. Si bien qu'à la fin du film, lorsque Rainer Wenger adresse un discours terrifiant à ses élèves, on ne sait pas trop s'il est sérieux, ou s'il veut simplement les tester...
La force du film réside dans sa crédibilité malgré un sujet, qui, sur papier, peut paraître irréaliste. Mais Dennis Gansel parvient à faire croire au spectateur qu'un tel événement est effectivement possible ; on n'en doute pas une seconde. Le film démontre, de manière glaçante, qu'une dictature ne part pas d'un groupe de psychopathes agressifs mais bien de gens normaux, séduits par la possibilité d'un monde meilleur...
La Vague fascine autant qu'il fait peur, et nous amène à réfléchir - à la manière du Jeu de la Mort dont j'ai parlé la semaine dernière - jusqu'où l'être humain est capable d'aller... Terrifiant, mais à voir !
La Vague dépeint, de manière bien sûr simplifiée mais très juste et pertinente, les mécanismes qui engendrent une dictature. Le professeur Wenger est le dirigeant du groupe, le meneur. Il propose à ses élèves de se donner un nom collectif, puis un uniforme, puis de créer un logo. Et ça plaît à tout le monde.
Les quelques élèves lucides qui refusent de jouer le jeu sont automatiquement méprisés et exclus par la majorité consentante. Les autres, ceux qui acceptent de rentrer dans le groupuscule qu'ils nomment "La Vague", se croient vite supérieurs. La force par la collectivité, disent-ils. Les élèves des autres classes sont impressionnés et envieux ; La Vague, ça a l'air si "cool".
L'exemple frappant qui nous fait bien comprendre comment quelqu'un peut accepter de se joindre à un tel régime, c'est le cas de Tim (Frederick Lau), l'un des élèves. Un garçon un peu paumé, dont tout le monde se moque, qui n'a pas d'amis et duquel sa famille se désintéresse. Lorsqu'il entre dans le groupe, il se trouve enfin une raison de vivre. Pour la première fois, les gens lui adressent la parole ; pour la première fois, on le respecte. Il a cessé d'être différent, il fait maintenant partie d'un collectif où tous sont égaux. Malheureusement, la passion de Tim pour La Vague devient vite obsessionnelle et il sombre peu à peu dans la folie, jusqu'au dénouement tragique du film.
Le casting, presque exclusivement des jeunes de 16 à 18 ans, est très bon. Chacun des élèves parvient à rendre son personnage crédible et attanchant, malgré quelques menus clichés (la baba cool alternative qui refuse dès le départ de rentrer dans le jeu de Wenger...). Le jeune acteur qui joue Tim est particulièrement bon. Jürgen Vogel, lui, retranscrit parfaitement la dualité de son personnage, dont on ne devine jamais vraiment les motivations : considère-t-il son "expérience" comme un simple jeu, qui prendra automatiquement fin au dernier jour de la semaine d'activités ? Ou bien s'est-il attaché à ce rôle de dictateur qu'il s'est donné, au point de vouloir poursuivre le mouvement ?
On en doute. Si bien qu'à la fin du film, lorsque Rainer Wenger adresse un discours terrifiant à ses élèves, on ne sait pas trop s'il est sérieux, ou s'il veut simplement les tester...
La force du film réside dans sa crédibilité malgré un sujet, qui, sur papier, peut paraître irréaliste. Mais Dennis Gansel parvient à faire croire au spectateur qu'un tel événement est effectivement possible ; on n'en doute pas une seconde. Le film démontre, de manière glaçante, qu'une dictature ne part pas d'un groupe de psychopathes agressifs mais bien de gens normaux, séduits par la possibilité d'un monde meilleur...
La Vague fascine autant qu'il fait peur, et nous amène à réfléchir - à la manière du Jeu de la Mort dont j'ai parlé la semaine dernière - jusqu'où l'être humain est capable d'aller... Terrifiant, mais à voir !
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