8 août 2010

La Plage


Titre original : The Beach
Réalisateur : Danny Boyle
Avec : Leonardo DiCaprio, Guillaume Canet, Virginie Ledoyen, Tilda Swinton...
Date de sortie : 2000
Pays : USA/Angleterre
Note : ♥♥♥

La Plage est le second film à succès de Danny Boyle, après l'excellent Trainspotting (dont j'aurai l'occasion de reparler). L'intrigue est tirée d'un roman d'Alex Garland.

Richard (Leonardo DiCaprio) est un jeune Américain d'une vingtaine d'années en quête de dépaysement et d'aventures. Il part, seul, en Thaïlande et s'installe dans un minable hôtel de Bangkok, ville bruyante et polluée dont il se lasse très vite. Un soir, il fait la rencontre de Daffy (Robert Carlyle), un homme étrange qui lui parle d'une histoire sans queue ni tête : il existerait quelque part une plage paradisiaque, sorte de monde parfait dont nul ne connaît l'existence. Daffy dit y être allé. Richard ne prête pas attention aux délires de l'inconnu, jusqu'au lendamin matin, quand ce dernier est retrouvé mort, les veines ouvertes au rasoir, et que Richard découvre sur la pas de sa porte une carte indiquant l'emplacement de la fameuse plage...

Intrigué et par goût de l'aventure, il propose alors à ses voisins de chambre, les deux jeunes français Étienne (Guillaume Canet) et Françoise (Virginie Ledoyen), de louer un bateau et d'aller à la recherche de la plage...

La première demi-heure du film est trompeuse : à la voir, on s'attend à une sorte de teen movie sentimental sur fond de décor paradisiaque, avec le triangle amoureux Richard/Françoise/Étienne qui s'annonce gros comme une maison dès les premières minutes et une musique à vous dégoûter de voir la suite. Trois acteurs jeunes et beaux, des palmiers et de l'eau turquoise... On craint le pire. Sauf que non.

La première partie du film, une fois que le trio a trouvé la plage, décrit une vie idyllique. L'endroit est habité par un petit groupe de gens vivant en communauté, en autarcie parfaite et ne quittant leur paradis qu'en cas d'extrême urgence. Une sorte de village hippie, avec fleurs dans les cheveux, baignades tous nus dans l'eau claire, joints à gogo (la plage est située non loin d'une véritable forêt de cannabis) et rituels de bienvenue. Richard et ses amis intègrent le groupe et vivent quelque temps heureux comme des rois...

La deuxième partie du film est bien plus sombre, jusqu'à sombrer quasiment dans l'horreur. Le paradis devient peu à peu enfer. Richard entame une relation avec Françoise, découverte par Étienne. Richard entame une relation avec la "chef" de la communauté, Sal (Tilda Swinton), bientôt découverte par Françoise. Les tensions s'accumulent. Un homme se fait arracher la jambe par un requin et la décision est prise de le laisser mourir, seul et loin du campement. Des touristes découvrent le champ de cannabis et par la même occasion ses propriétaires, des Thaïlandais peu disposés à croiser du monde sur leurs terres...

Il y a du sang, des morts, des cris et des larmes. L'idylle construite par Sal et ses compariotes tombe en ruine, en même temps que le héros, Richard, sombre lui-même dans une sorte de folie agressive à la suite de son bannissement du camp. C'est d'ailleurs là que le film devient un peu "too much", et peu subtil. Quelques scènes frisent franchement le ridicule, comme celles où DiCaprio, soudain habillé en ninja (??), court dans la forêt et s'imagine en personnage de jeu vidéo. Les prises de vue réelles sont alternées avec des images de type GameBoy, avec la musique adéquate - pénible et inutile. Un interminable passage qui ruine le film.

En dehors de cette demi-heure "faible", La Plage n'évite pas quelques clichés, entre tendres ébats au clair de lune ou histoires d'amour désespérément prévisibles. Mais dans l'ensemble, le film instaure une ambiance malsaine et inquiétante à mille lieues de ce que laisse annoncer l'affiche (une sorte d'Alerte à Malibu en Thaïlande). Leonardo DiCaprio est comme à son habitude excellent (et pourtant, je le déteste, mais son talent d'acteur est indéniable...) et Guillaume Canet très convaincant. J'ai plus de mal avec le jeu de Virginie Ledoyen, un peu artificiel à mon goût. Mention spéciale à Tilda Swinton, parfaite.

Un film inégal, entre drame sentimental cucu-la-praline et thriller paranoïaque, intéressant malgré quelques maladresses et quelques réminiscences de "film pour ados" typique.

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