4 septembre 2010

Urban Legend


Titre original : Urban Legend
Réalisateur : Jamie Blanks
Avec : Jared Leto, Alicia Witt, Rebecca Gayheart, Michael Rosenbaum...
Date de sortie : 1998
Pays : USA
Note :

Urban Legend fait partie de cette longue liste de "teen movies" (films pour ados) américains qui ont vu le jour dans les années 1990. Ce sont toujours des films d'horreur, les héros sont toujours lycéens ou étudiants, sortent toujours les uns avec les autres, se font décimer par un dangereux psychopathe... Et les films sont toujours très mauvais. Quelques exemples-type de ce genre de nanars : Souviens-toi... l'été dernier (avec la alors très en vogue Sarah Michelle Gellar), Scream, Halloween... et, donc, ce Urban Legend.

Le principe est simple : le scénario s'appuie, comme son nom l'indique, sur ces légendes urbaines horrifiques, dont nous avons tous déjà entendus parler (la baby-sitter qui tue les enfants, l'homme qui lèche la main de la petite fille à la place du chien...) et qui sont internationalement connues et transmises de génération en génération.

L'histoire se passe sur le campus d'une grande université américaine (décor idéal pour un teen movie !), sur lequel des étudiants disparaissent ou meurent dans des circonstances étranges. La candide Natalie (Alicia Witt) découvre que les étudiants sont tués sur le modèle de diverses légendes urbaines, mais personne ne croit à son hypothèse., Elle mène  alors l'enquête de son côté avec le beau Paul (Jared Leto), rédacteur du journal de l'université et fouineur hors pair. Pendant ce temps, les amis de Natalie sont assassinés un par un...

L'intrigue n'est pas excellente, ni d'une originalité folle, mais elle aurait suffi à construire un film correct. Le problème, c'est qu'en dehors de cette ébauche de scénario, il n'y a rien de correct dans le navet de Jamie Blanks... A commencer par le dénouement. Pour être surprenant, il l'est. Effectivement, le tueur n'est pas du tout celui qu'on suspectait - où qu'on était censés suspecter, grâce à des allusions grosses comme des maisons délicatement semées par le réalisateur pour nous induire en erreur. Mais la résolution de l'enquête et la découverte du qui, du pourquoi et du comment manque tellement de toute forme de crédibilité qu'on aurait préféré, au fond, ne jamais savoir. Frustrant, peut-être, mais pas aussi ridicule, absurde et invraisemblable que la fin qu'on nous sert... Fin qui ruine tout ce qu'il y avait de bon dans le scénario du film.

Ensuite, le majeur problème vient des acteurs et de leurs dialogues. Les jeunes comédiens sont tous lamentablement mauvais, récitent leurs (mauvaises) répliques comme s'ils les avaient appris par coeur, manquent totalement de naturel. Jared Leto est le seul à tirer son épingle du jeu, et ce malgré le rôle typique et attendu du "beau gosse" de l'histoire que les scénaristes lui ont attribué. Les autres sont tous plus affligeants les uns que les autres, et leurs personnages une accumulation de clichés (le gars farceur, le beau gars qui fait tomber toutes les filles à ses pieds, la blonde pulpeuse et vulgaire aux gros seins et à la petite cervelle, la brune gothique et renfermée...).

La mise en scène est d'une banalité extrême, et manque cruellement d'imagination. Comme dans tout film d'horreur qui se respecte, le réalisateur tient à nous faire sursauter un certain nombre de fois ; mais l'enchaînement des plans est tellement vu et revu qu'on s'attend à chaque fois à l'horreur qui va surgir, si bien qu'au final, on ne sursaute pas du tout. La photographie du film est elle aussi terriblement ordinaire, et les plans sont dépourvus de toute esthétique ou recherche visuelle - comme si le réalisateur avait posé sa caméra au hasard, du moment qu'elle cadrait l'action.

Vraiment rien à récupérer, donc, si ce n'est une petite partie de l'intrigue (qui aurait dû être développée de façon radicalement différente) et l'interprétation de Jared Leto, qui, sans être mémorable, contraste avec celles, pitoyables, des autres comédiens. Film à éviter, qui plaira peut-être aux ados d'une douzaine d'années (et encore)...

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