Titre original : Buried
Réalisateur : Rodrigo Cortés
Réalisateur : Rodrigo Cortés
Avec : Ryan Reynolds et les voix de Robert Patterson, José Luis García Pérez...
Date de sortie : 2010
Pays : USA
Date de sortie : 2010
Pays : USA
Note : ♥♥♥
"I need one million dollars by nine o'clock tonight,
or I'll be left to die in this coffin."
or I'll be left to die in this coffin."
Lorsque
Rodrigo Cortés a commencé à présenter son projet aux studios de
production, on lui a ri au nez. Un scénario qui ferait au mieux un
court-métrage expérimental, disent-ils. Ou une vidéo à projeter en
boucle dans un musée. Personne ne croyait que Buried deviendrait un jour un long-métrage à succès. Jusqu'à ce que Studio 27 finisse par accepter de produire le projet un peu fou de Cortés.
Quel est-il, alors, ce film dont tous se méfiaient ? Le pitch tient en quelques mots : un homme dans une boîte. Ou plus précisément le camionneur américain Paul Conroy (Ryan Reynolds), convoyeur pour l'armée en Irak, enterré vivant dans un grossier cercueil de bois par des terroristes qui comptent échanger sa libération contre la modique somme de 5 millions de dollars. Le pari de Cortés est assez révolutionnaire : rester à l'intérieur du cercueil pendant la totalité du film, soit quelques 95 minutes. Du jamais vu au cinéma, le thème ayant été seulement effleuré par Quentin Tarantino dans le second volet de Kill Bill en 2004.
Le film suit Paul en temps réel, montrant ses tentatives désespérées pour se sortir de sa situation pour le moins délicate. À sa disposition : un téléphone portable laissé par ses ravisseurs afin de pouvoir entrer en contact avec lui, un couteau suisse mal affûté et divers instruments lui servant d'éclairage : une lampe de poche, des sticks lumineux et un briquet. Ces objets ont avant tout une utilité esthétique, puisqu'ils permettent de varier les effets de lumière, passant de la blancheur blafarde de la lampe à la flamme tremblotante du Zippo, ou encore au halo verdâtre des sticks lumineux. Cette trouvaille permet une grande diversité visuelle là où ce huis-clos claustrophobe aurait vite pu devenir ennuyeux et monotone.
Mais on ne s'ennuie pas une seconde dans Buried. Au-delà d'une belle photographie sombre et contrastée, Cortés réussit le tour de force d'instaurer une tension grandissante et un suspense quasi-insoutenable sans jamais quitter l'étroit périmètre du cercueil. En ce sens, l'efficacité du film est dûe en partie à l'interprétation de son seul acteur, Ryan Reynolds, étonnant de naturel et d'humanité (pas de comportement héroïque ici ; Paul Conroy est un père de famille ordinaire qui panique et qui pleure). Le spectateur se retrouve littéralement emporté sous terre avec lui et suit, cramponné à son siège, son combat pour la survie - tentatives infructueuses de briser le cercueil, appels téléphoniques aux autorités américaines, lutte contre un serpent qui s'est infiltré dans le cercueil, manque d'eau et d'oxygène...
Cortés parvient à captiver continuellement notre attention, maintenant le suspense pendant 95 minutes sans fléchir, filmant son acteur de façon aussi réaliste qu'angoissante (longs écrans noirs pendant lesquels on entend uniquement la respiration saccadée de Conroy...). On se retrouve ainsi tout aussi étouffé et claustrophobe que le héros, et on se prend à espérer autant que lui revoir la lumière du jour. L'immersion du spectateur est totale et éprouvante pour les nerfs.
Je ne vous révélerai pas ici la chute de l'histoire (ne gâchons pas le plaisir !), excellente et totalement inattendue, mais une fois le film terminé et le générique s'affichant à l'écran, je n'ai pas pu retenir une soudaine crise de larmes - non pas à cause de la tristesse de la fin (il m'en faut plus que ça) mais surtout à cause de l'énorme dose de tension accumulée durant une heure et demie qui se relâche enfin. Le dénouement, aussi tragique soit-il, survient comme une libération, un retour à l'air libre après 95 minutes d'apnée. [Eh oui, il m'arrive de pleurer au cinéma, finalement.]
En plus d'un scénario mené d'une main de maître (certains ont été jusqu'à comparer Rodrigo Cortés à Alfred Hitchcock !) et d'une interprétation convaincante (que ce soit Ryan Reynolds, seul acteur visible du film, ou la quinzaine de seconds rôles dont on n'entend que la voix à travers le portable de Paul), Buried est également une réflexion sur la guerre et sur tout un tas de questions actuelles : le conflit irakien, les innocents massacrés, les préjugés sur l'étranger, les familles détruites par la guerre... On retiendra quelques citations prononcés par le kidnappeur irakien (José Luis García Pérez), telles que "Je te terrorise, donc je suis un terroriste", ou encore, lorsque Paul supplie ses ravisseurs de le laisser partir, prétendant n'être qu'un simple camionneur et non un soldat : "Al-Quaida, ce n'était pas moi ; le 11 septembre, ce n'était pas moi ; et pourtant les Américains ont tué toute ma famille."
Buried est donc un film dur et intense sur tous les plans, un vrai cauchemar pour nos pauvres nerfs mais néanmoins un thriller captivant au dénouement extraordinaire. À ne pas manquer !
Quel est-il, alors, ce film dont tous se méfiaient ? Le pitch tient en quelques mots : un homme dans une boîte. Ou plus précisément le camionneur américain Paul Conroy (Ryan Reynolds), convoyeur pour l'armée en Irak, enterré vivant dans un grossier cercueil de bois par des terroristes qui comptent échanger sa libération contre la modique somme de 5 millions de dollars. Le pari de Cortés est assez révolutionnaire : rester à l'intérieur du cercueil pendant la totalité du film, soit quelques 95 minutes. Du jamais vu au cinéma, le thème ayant été seulement effleuré par Quentin Tarantino dans le second volet de Kill Bill en 2004.
Le film suit Paul en temps réel, montrant ses tentatives désespérées pour se sortir de sa situation pour le moins délicate. À sa disposition : un téléphone portable laissé par ses ravisseurs afin de pouvoir entrer en contact avec lui, un couteau suisse mal affûté et divers instruments lui servant d'éclairage : une lampe de poche, des sticks lumineux et un briquet. Ces objets ont avant tout une utilité esthétique, puisqu'ils permettent de varier les effets de lumière, passant de la blancheur blafarde de la lampe à la flamme tremblotante du Zippo, ou encore au halo verdâtre des sticks lumineux. Cette trouvaille permet une grande diversité visuelle là où ce huis-clos claustrophobe aurait vite pu devenir ennuyeux et monotone.
Mais on ne s'ennuie pas une seconde dans Buried. Au-delà d'une belle photographie sombre et contrastée, Cortés réussit le tour de force d'instaurer une tension grandissante et un suspense quasi-insoutenable sans jamais quitter l'étroit périmètre du cercueil. En ce sens, l'efficacité du film est dûe en partie à l'interprétation de son seul acteur, Ryan Reynolds, étonnant de naturel et d'humanité (pas de comportement héroïque ici ; Paul Conroy est un père de famille ordinaire qui panique et qui pleure). Le spectateur se retrouve littéralement emporté sous terre avec lui et suit, cramponné à son siège, son combat pour la survie - tentatives infructueuses de briser le cercueil, appels téléphoniques aux autorités américaines, lutte contre un serpent qui s'est infiltré dans le cercueil, manque d'eau et d'oxygène...
Cortés parvient à captiver continuellement notre attention, maintenant le suspense pendant 95 minutes sans fléchir, filmant son acteur de façon aussi réaliste qu'angoissante (longs écrans noirs pendant lesquels on entend uniquement la respiration saccadée de Conroy...). On se retrouve ainsi tout aussi étouffé et claustrophobe que le héros, et on se prend à espérer autant que lui revoir la lumière du jour. L'immersion du spectateur est totale et éprouvante pour les nerfs.
Je ne vous révélerai pas ici la chute de l'histoire (ne gâchons pas le plaisir !), excellente et totalement inattendue, mais une fois le film terminé et le générique s'affichant à l'écran, je n'ai pas pu retenir une soudaine crise de larmes - non pas à cause de la tristesse de la fin (il m'en faut plus que ça) mais surtout à cause de l'énorme dose de tension accumulée durant une heure et demie qui se relâche enfin. Le dénouement, aussi tragique soit-il, survient comme une libération, un retour à l'air libre après 95 minutes d'apnée. [Eh oui, il m'arrive de pleurer au cinéma, finalement.]
En plus d'un scénario mené d'une main de maître (certains ont été jusqu'à comparer Rodrigo Cortés à Alfred Hitchcock !) et d'une interprétation convaincante (que ce soit Ryan Reynolds, seul acteur visible du film, ou la quinzaine de seconds rôles dont on n'entend que la voix à travers le portable de Paul), Buried est également une réflexion sur la guerre et sur tout un tas de questions actuelles : le conflit irakien, les innocents massacrés, les préjugés sur l'étranger, les familles détruites par la guerre... On retiendra quelques citations prononcés par le kidnappeur irakien (José Luis García Pérez), telles que "Je te terrorise, donc je suis un terroriste", ou encore, lorsque Paul supplie ses ravisseurs de le laisser partir, prétendant n'être qu'un simple camionneur et non un soldat : "Al-Quaida, ce n'était pas moi ; le 11 septembre, ce n'était pas moi ; et pourtant les Américains ont tué toute ma famille."
Buried est donc un film dur et intense sur tous les plans, un vrai cauchemar pour nos pauvres nerfs mais néanmoins un thriller captivant au dénouement extraordinaire. À ne pas manquer !
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